L'endettement et les déficits publics abyssaux des grands pays développés, Etats-Unis, Europe, Japon, sont à l'origine de la plus grande crise financière de l'après guerre. Les commentateurs ont décrit les causes et les insuffisances politiques criantes qui nous ont menés là, au bord du gouffre.
Mais les situations sont fondamentalement différentes selon les pays. Les Etats-Unis disposent toujours de la première puissance militaire du monde, et leur capacité de redressement est réelle grâce à leur inébranlable confiance interne. Mais surtout, ils émettent le dollar qui reste la monnaie de référence, ce qui leur permet de financer les déficits.
Le Japon, chacun le sait, peut résister à toutes les épreuves, jusqu'au sacrifice ultime. Nucléarisé, atomisé, victime des pires seïsmes, le peuple japonais possède également les ressources insoupçonnées pour s'en sortir. Et le yen constitue la deuxième monnaie de référence.
Alors, l'Europe ? Et bien justement l'Europe n'existe pas, au sens économique et financier. Certes nous avons l'Euro, et c'est bien le problème ; sans gouvernement unique, l'Euro navigue à vue, tiraillé entre l'Allemagne et ses excédents commerciaux (200 milliards par an), la France et ses déficits commerciaux (80 milliards par an), et la Grèce notamment.
L'incapacité des dirigeants européens actuels à trouver les voies et moyens pour sortir de l'impasse et fédérer (fédéraliser) les pays de l'Euro, et l'attitude des peuples tenus dans l'ignorance et la crainte, sont porteurs de graves conséquences. Comme dans les années 30 du siècle dernier ?
Je ne crois pas au défaitisme ni au fatalisme mais chaque jour qui passe nous rapproche inéluctablement d'un destin funèbre. Il faut agir, vite.
Gabriel DAUBE
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